LE CORDON

LE CORDON

Ah quel bonheur!

J’ai enfin coupé la tête de ma mère
Et elle me sourit à pleines dents

J’ai dépecé mon père
De ma lame affutée

Il rit d’extase
Sarcastique
Et son odeur de vieux tabac
Flotte dans l’air
Comme une flamme éternelle

Je peux enfin naître de mes entrailles
Putréfiées par tant d’années d’amertume
De souffrances débiles
De sexualité névrosée

Peur sur peur
Dans un tourbillon d’incompréhension
Tout ça pour une supposée morale
Rentrée dans mon cerveau
À coup de pic, de pelle
Et de sacro Saintes Illusions

Abus, Inceste, Viol
Amour caché
Violence pour dépravés

Le Secret : cacher la vérité

La joie éclate partout
Comme un feu d’artifice
La danse commence
Comme un éclair
Qui fend l’arbre
Là sous mes yeux
Un arbre enraciné profondément
Étendant ses branches jusqu’au ciel azuré

Le temps n’est rien devant soi
Il l’est encore moins derrière soi
La présence de ce qui Est
Remplace toute cette merde
Qui m’éclaboussait à pleine gueule

Les océans de larmes
N’ont pas su éteindre la flamme ardente
Qui brûle depuis la nuit des temps

Le rire et l’humour font place
Aux sarcasmes, aux médisances
Aux griffes charnues qui grattent jusqu’à l’os
Laissant d’impénétrables sillons
Emplis de gravier et de bitumes argent
Grisés de folie

La réalité
N’a jamais été aussi belle

Les yeux grands ouverts
Dans ce dédale infâme
Manifestement grandiose.

Wart, 20 avril 2013

L’arbre de vie / Tree of life,

48″ x 72″, Acrylique sur toile, 1999.

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